Dix ans après l’entrée en vigueur de la loi Hamon, destinée à faciliter la résiliation des contrats d’assurance auto, la majorité des Français hésite toujours à changer d’assureur. La montée constante des tarifs, avec une augmentation moyenne de 5 % en 2025, ne suffit pas à les convaincre de profiter des avantages offerts par cette législation.
Pourquoi la loi Hamon peine à encourage la mobilité des assurés auto en 2025
La loi Hamon de 2014 a profondément transformé le secteur de l’assurance automobile en permettant à l’assuré de résilier son contrat à tout moment après un an d’engagement. Cette mesure, conçue pour stimuler la concurrence, simplifie aussi les démarches administratives puisque la résiliation est prise en charge par le nouvel assureur. Pourtant, 70 % des conducteurs restent fidèles à leur compagnie sur le long terme, freinés notamment par des habitudes bien ancrées et une appréciation mitigée des gains économiques.
Un attachement générationnel à l’assureur qui freine le changement
La résistance au changement varie nettement selon l’âge. Plus de 30 % des plus de 50 ans n’ont pas changé d’assurance auto depuis plus de dix ans, certains dépassant même deux décennies de fidélité. Ce temps long traduit une forme de confiance ou de confort avec leur assureur, souvent parmi des noms majeurs comme AXA, MAIF, MACIF, GMF ou Allianz. Pour ces assurés, la sécurité perçue l’emporte sur la recherche active d’économies.
| Tranche d’âge | Pourcentage n’ayant pas changé d’assureur en 10 ans | Part ayant jamais changé d’assurance |
|---|---|---|
| 18-24 ans | 43 % | 18 % |
| 25-49 ans | 55 % | 30 % |
| 50-64 ans | 31 % | 34 % |
| 65 ans et plus | 36 % | 23 % |
Ce conservatisme se manifeste aussi chez les assurés abonnés à des compagnies avec lesquelles ils ont développé un lien fort comme Matmut, Groupama, Assu 2000 ou Direct Assurance, renforçant une sorte de fidélité au-delà du simple contrat.
Les freins psychologiques et économiques au changement d’assurance auto en 2025
Malgré une prise de conscience majoritaire des droits et des possibilités offertes par la loi Hamon (80 % des Français savent qu’ils peuvent résilier à tout moment après un an), le passage à l’acte reste limité. Une part importante des assurés (41 %) estime ne pas y trouver d’avantages économiques, alors qu’en réalité, une mobilité bien réfléchie pourrait générer jusqu’à 438 € d’économies annuelles en moyenne.
Les obstacles pratiques et perception de la complexité
La peur de démarches lourdes et la crainte de perdre en garanties dissuadent 20 % des assurés, notamment les moins de 25 ans, où 50 % citent le manque de temps comme une raison de ne pas changer. Ces barrières psychologiques persistent malgré les fonctionnalités actuelles de résiliation automatique et de remboursement au prorata des mois non utilisés, qui minimisent les risques financiers.
| Freins au changement | Proportion d’assurés concernés |
|---|---|
| Perception de complexité | 20 % |
| Manque de temps (jeunes) | 50 % |
| Crainte de perte de couverture | 42 % |
| Absence d’intérêt économique | 41 % |
| Refus catégorique de changer | 14 % (23 % chez 65+) |
Des assureurs comme Amaguiz, spécialisée dans les solutions en ligne, tentent de répondre à cette défiance en simplifiant le parcours client, tandis que des acteurs historiques restent associés à une perception d’engagement à long terme.
La jeunesse, un moteur de changement plus dynamique mais prudent
Les 18-24 ans, confrontés à des primes particulièrement élevées (1 204 € en moyenne par an, soit presque le double des conducteurs plus âgés), adoptent une attitude plus fluide. Près de 57 % ont changé d’assureur au cours des six dernières années, souvent en réduisant leurs garanties pour alléger la facture, une pratique moins répandue chez les seniors (10 %).
| Âge | Prime moyenne annuelle (€) | Changement d’assureur sur 6 ans (%) | Réduction des garanties (%) |
|---|---|---|---|
| 18-24 ans | 1204 | 57 | 21 |
| 25 ans et plus | 606 | 43 | 10 |
Cependant, cette flexibilité reste freinée par la méconnaissance de leurs droits : 37 % des jeunes ignorent encore la possibilité de résilier hors échéance, un point crucial pour faciliter un changement d’assureur à moindre coût.
